SAINT LAURENT DE MURE,

SON PASSÉ, SA GLOIRE, SA ROUTE…



Déjà, du temps des Allobroges, nos lointains ancêtres, un marché gaulois était établi au quartier du « Billon », comme le prouve l’étude éthymologique du lieudit.
Ensuite, nous connaissons de l’époque gallo-romaine le site de « Saint Romain » localisé entre le village de St Laurent de Mure et le hameau de Poulieu, première étape des troupes de l’empereur Auguste sur la route d’Italie.
En 1430, le Dauphin Jean d’Albon vint bâtir une forteresse sur une terre appartenant au Duc de Savoie : ce fut alors l’époque du « mandement de Saint Laurent ».
En 1790, la « grande Révolution » débaptisa notre village de son nom de paroisse et il devint du même coup le chef lieu du canton de « Mure La Fontaine », dissous en 1801.
Saint Laurent de Mure, à n’en pas douter, était un village riche par son commerce et son artisanat : huilerie, fabriques de gants, d’horloges, de poêles, tissages, charronnage, marchés et foires où l’on venait de loin.
Par leur échanges avec la ville de Lyon, par leur commerces, la position du village comme « ville étape » due à la route Royale qui devint ensuite Route Nationale, les Laurennais (car c’est bien ainsi qu’on appelle les habitants de Saint Laurent de Mure) eurent bien vite acquis beaucoup de connaissances, d’expérience, d’instruction… bref, un esprit éclairé !

Oui, par leurs échanges, les Laurennais devinrent vite des esprits éclairés ! C’est avec fierté que nous pouvons énumérer quelques-uns de ses enfants qui s’illustrèrent de divers façons :
- Jean-Baptiste PONCET, peinte de renom de l’école lyonnaise au 19ème siècle
- Au général de division Jean LACOMBE, ingénieur d’armement décédé en 1964,
- En passant par Justin GAUTHIER, agriculteur-écrivain, auteur d’un traité sur l’alimentation végétale en 1893
- Et Joannès MAX, agriculteur maréchal ferrant, inventeur breveté d’une charrue à double versoir tournant en 1907 !
Artisanat et commerce, certes… mais aussi pays d’agriculture, comme le disait l’éminent géographe André ALLIX en parlant de nos vastes plaines à céréales :
« D’un océan de cailloux roulés, englobés dans une terre rougeâtre, l’homme a fait un sol fertile grâce aux engrais fournis abondamment par la grande ville » !
Si Lyon a fourni les engrais, notre village a largement fourni des bras, petits et gros exploitants agricoles, aidés d’une multitude de journaliers, mi-paysans, mi-ouvriers, canuts ou charcutiers l’hiver, moissonneurs l’été, qui, avant l’avènement de la moissonneuse lieuse, besognaient à la récolte des céréales l’été durant, étaient payés « à la lève », c’est-à-dire que sur dix gerbes coupées et enjavellées*, une était pour le moissonneur !
Un autre temps, d’autres habitudes…

La route qui fut jadis, et en particulier du temps du Grand Relais de « Poste aux Chevaux » (Hôtel Primet), une source de revenus pour les habitants, est devenue aujourd’hui par son trafic incessant une source de nuisances, comme le prouve l’existence d’associations de riverains contre le danger et les désagréments qui en résultent.
Cette route vit passer son pesant de célébrités :
- De Napoléon Le Grand à Napoléon Le Petit,
- De François 1er au Président René COTY, se rendant au château de Vizille, résidence d’été des chefs d’Etat sous la quatrième République.
Une toute tumultueuse qui, comme les rivières capricieuses, change souvent de lit ;
on peut constater que depuis les temps antiques du sommet des crêtes de la moraine glaciaire, la route se déplace inexorablement toujours plus au Nord…
Y verrons-nous un jour cette déviation si attendue par les riverains pur désengorger cette grande artère de village ?
Nous l’espérons pour enfin retrouver un peu de calme au cœur de nos rues et d’un village qui ne s’est jamais endormi au fil du temps !

Source : R. Dalloz





 
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