Les anciens combattants
Dès 1919, les anciens combattants de Saint Laurent de Mure, groupés dans leurs sections, ont toujours été très fidèles au souvenir de leurs défunts, à celui des souffrances endurées en commun et à leur idéal de paix.
Sur l'Isère (dont nous faisions partie à l'époque), on recense 14 236 mutilés de guerre en 1922 !
Après la dernière guerre, les anciens combattants de la seconde guerre mondiale fondèrent une Amicale présidée par M. Robert CARROZ, avec comme vice-président M. Henri RAMBAUDI.
La section des anciens combattants de 14/18 était alors présidée par M. Darolt, vice-président M. Bonnard et trésorier M. Lombard.
En 1960, les deux « sociétés » comme on disait à l’époque fusionnèrent en une seule.
En 1970, son bureau était ainsi composé :
Président : M. Baconnier (14/18)
Vice présidents : M. Bonnard (14/18) et Carroz (39/45)
Secrétaire : M. Saludas (39/45)
Trésorier : M. Rambaudi (39/45)
Porte-drapeau : M. Mallen (39/45) qui avait succédé à M. Berger
A ce moment-là, la cotisation annuelle était fixée à : 4 Francs !
L’Amicale comptait 61 membres, avec plusieurs membres honoraires qui leur témoignait tout leur soutien.
Les anniversaires des deux armistices ainsi que la cérémonie de chaque année pour honorer la mémoire des dix maquisards et F.F.I. fusillés le 17 juin 1944 étaient toujours célébrés avec fidélité et recueillement par les anciens combattants.
En juin 1948 , en France, on s'organise pour la prise en charge des anciens combattants et leurs familles.
Malheureusement, d’autres guerres ont suivi. En Algérie, les affrontements entre les indépendantistes et l'armée française sont aussi causés par les intérêts économiques de la France, avec la découverte de gisements de pétrole et de gaz sur le territoire algérien en 1951.
C’est ainsi que la guerre d’indépendance débute le 1er novembre 1954, à peine 9 ans après la fin de la 2ème guerre mondiale.
Créée en pleine guerre d'Algérie, le 21 septembre 1958, la FNACA, Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie, est l'association spécifique des anciens combattants en Afrique du Nord.
Elle regroupe à ce jour 358 505 adhérents rassemblés dans 3 560 comités locaux ou cantonaux (chiffres 2019).
Elle avait pour mission de prendre en compte par les gouvernements successifs les droits des combattants et leurs familles.
Le cessez-le-feu en Algérie a été ordonné par le général De Gaulle le 19 mars 1962. 30 000 soldats du contingent ont laissé leur vie de 1952 à 1962 en Algérie, ils n’étaient pas des militaires de carrière mais des appelés chargés du maintien de l'ordre.
A l'issue des négociations, les représentants français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avaient signé, le 18 mars 1962, les accords dits d'Evian, ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie après plus de sept ans de guerre et 132 ans de colonisation.
Pour la FNACA, il y avait du travail sur la planche : Aider les familles de ceux qui sont morts au combat, faire prendre en charge les dossiers pour les blessés, obtenir les cartes du combattant et les pensions de retraites…
Les anciens combattants ont obtenu que le terme « maintien de l'ordre » soit remplacé par Guerre d'Algérie, une guerre de 10 ans pour la 3ème génération du feu. »
Sur ST LAURENT DE MURE , depuis le 26 février 2012, la stèle « 19 mars 1962, fin de la guerre d’Algérie » rappelle les 10 ans de guerre.
Cette stèle fut érigée à la demande des anciens combattants par la municipalité à l’occasion des 40 ans du comité local et inaugurée par Mme Guicherd, maire et B. Cauquil Président des anciens combattants.
Le devoir de mémoire représente une partie de notre histoire qu’il ne faut pas oublier.
Nous devons y porter la plus grande attention car, on le voit bien aujourd’hui, tout est malheureusement possible et nous ne sommes pas à l’abri de la folie des hommes…
Extrait du Progrès – 9 mai 2011
« Hier, à l'occasion de la commémoration du 8 Mai 1945, trois médailles du combattant ont été remises à Jacques Rondeau qui a commencé l'armée en 1960, à Tarbes, dans le 1 er régiment des Hussards parachutistes.
Il a été muté, début 1961, au 13 e dragon de parachutistes en Algérie où il est resté six mois.
Louis Chemin est resté, de juillet à décembre 1961, à Barcelonnette dans le 1er BCA (Chasseurs alpins) avant de partir durant toute l'année 1962 au régiment RIA (infanterie alpine) basé à Perregaux en Algérie.
Concernant Jean Logvinoff, il a rejoint les armées le 4 mai 1956 à Briançon, et fait ses quatre mois de classes avant de partir en Kabylie où il est resté presque 28 mois pour son service militaire dans différents villages dont Boghni.
Car cette guerre d’Algérie a été d'une cruauté terrible. Elle a divisé non seulement les Algériens et les Français, mais aussi les Algériens entre eux et les Français entre eux.
Le bilan : 500 000 morts, dont 400 000 musulmans, 4 000 pieds-noirs, 30 000 soldats français, entre 15 000 et 30 000 harkis.
Alors le moins que l'on puisse faire, c'est le devoir de mémoire...
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