PATRIMOINE ET HISTOIRE !

Le XIXème siècle, début du tournant vers le modernisme pour St Laurent de Mure, à travers quelques dates…

Monsieur Bied, notaire royal et maire, possède un terrain (Clos de la Foire).

Son petit-fils, Alphonse Antoine, issu du mariage de sa fille unique, Louise, et de Jacques Coche, sera depuis 1815 un des maires ayant fait partie de l’équipe municipale pendant près de cinquante ans, malgré des interruptions dues à une période riche en changements politiques (1er Empire, Second Empire, République).

Alphonse Antoine commença vers 1830 la construction d’une maison bourgeoise que l’on appelle aujourd’hui la Bâtisse du Bois du Baron.

Une des filles d’Alphonse Antoine épousa Joannès Reverdet, Juge à la Cour, et qui deviendra à son tour Maire de notre village de 1919 à 1925.

Puis, un Lyonnais, Monsieur de Gerphanion, acheta la propriété : il n’eut aucun impact sur la commune, mais il portait le titre de Baron… d’où l’appellation pas tout à fait justifiée mais qui donnait de « l’ampleur » : Bois du Baron et qui remplaça Château Bellevue.

• En 1839, une fontaine est installée sur la RD 306 (route royale commencée sous Louis XV) devant l’Hôtel de Savoie, puis on élargira le chemin de la fontaine en une avenue plantée de platanes en 1846, l’actuelle avenue de la Mairie qui a perdu ses platanes mais a retrouvé d’autres plantations qui, nous l'espérons, ne manqueront pas de superbe dans quelques années.

Le 27 mai 1838, Alphonse Antoine Coche décrète qu’il est indispensable que la comune possède un bâtiment destiné à l’éducation primaire.

• Le 14 février 1843, le nouveau maire, Jean Buisson, explique à son premier adjoint, Honoré Dulaquais, et à son conseil municipal que la commune se propose toujours de faire construire une maison d’école et une salle pour la mairie.

Jean Blazot, cultivateur, cède une partie de son terrain. Le 30 septembre 1846, les travaux sont achevés.

La loi Guizot de 1833 stipulait que les communes de plus de 80 habitants devaient avoir une maison d’école. Souvent réservée aux garçons, l’instruction n’était ni obligatoire, ni gratuite.

• En 1840, Jean Benoît Chaine, notaire, fait construire une maison à haute toiture dauphinoise : l’actuel Hôtel Le Saint Laurent.

Nous savons qu’il était né vers 1802/1803 et qu’il épousa Benoîte Reymond en 1831 avec laquelle il aura deux filles : Perrine Mélanie CHAINE 1836-1890 et Blanche MarieJoséphine Esther CHAINE 1847-1930 toutes deux nées à Saint Laurent de Mure.

• En 1850, le Docteur Focachon, qui s’était illustré contre l’épidémie de choléra dans nos villages, fait bâtir, à l’angle de la rue de l’Eglise et du square de Chambave, sa maison : c’est l’actuel bâtiment scolaire des CP.

L’ancienne église mérovingienne située plus à l’est que l’actuelle (la nef était à la place de l’actuelle croix qui jouxte la rue Georges Pilet) datait de l’an 530 ! Il s’agissait d’une petite bâtisse surmontée d’un clocher bas à quatre pans, couverts de tuiles et peu pentus. Il est possible de voir encore dans la région des clochers de ce style.

Malgré les nombreuses restaurations, elle était dans un grand délabrement, son clocher fissuré interdisait de sonner la cloche, ses murs lézardés laissaient passer l’eau… ce qui imposa sa démolition.

Malheureusement, nous n’avons pas trouvé trace d’une photo la représentant.

• En 1851 donc, la construction d’une nouvelle église fut décidée, sous la présidence d’Alphone Antoine Coche et du Conseil municipal composé de Claude Dulaquais, Jean Buisson, François Vivier, Jacques Pélissier, Benoît Bourgey, François Gauthier et Benoît Chaine.

Le devis des travaux s’élève à 47 800,90 Francs. De plus, il faut exproprier Monsieur Danon qui exerce dans sa maison, avec ses métiers, le tissage du velours, comme de nombreux habitants de notre commune à cette époque.

Pour limiter les dépenses, les agriculteurs prennent gracieusement à leur charge une partie des charrois (transports par chariots)0 L’achèvement de cet édifice se situe en 1852 !

• Le 3 février 1827, dans le quartier du Plâtre, nait Jean-Baptiste Poncet. Il a beaucoup peiné pour arriver au sommet de son art. Lorsqu’il était encore adolescent, il allait par tous les temps à travers la plaine alors déserte, à pieds, prendre ses cours de peinture à Lyon !

Ses tableaux les plus marquants sont :

- Jeune joueur de la flûte au bord de la mer

- Orphée sur le mont Rhodope

- Apparition de Jésus à Marie-Madeleine.

Il décède le dimanche 6 janvier 1901 à Lyon à l'âge de 73 ans et sera inhumé dans notre cimetière, rue de l’égalité.

• Le 14 avril 1896, l’état accorde une concession d’exploitation de 1 600 hectares sur les communes de Saint Laurent de Mure et Saint Bonnet de Mure pour l’extraction de manganèse. Mais la production russe étant plus abondante et meilleure marché, les forages furent interrompus. Nous vous en reparlerons plus en détail dans une prochaine publication.

Ainsi se termine cette petite rétrospective de quelques évènements majeurs du XIXème siècle qui ont permis à notre village de franchir une étape importante vers l’avenir… Merci à nos mémoires du village qui, par leur discrétion et leur aide, nous permettent de vous transmettre toute cette histoire afin que chacun soit conscient du chemin parcouru et puisse à son tour le transmettre …

Photos : Jean-Baptiste Poncet, sa tombe