HOMMAGE A MONSIEUR GAUTHIER !

100 ANS le 27 mars 2022 ! 




Pour devenir centenaire, il faut commencer jeune dit-on…

C’est bien ce qu’a fait Roger à qui nous avons rendu une petite visite pour lui souhaiter un BEL ANNIVERSAIRE en ce jour de ses 100 ans !

Voici notre deuxième centenaire de l’année et nous allons vous conter un peu de son histoire, avec son autorisation…

Roger est né le 27 mars 1922 à Bourg-en-Bresse. Ses parents sont d’ailleurs des enfants d’agriculteurs dans les environs de Bourg, à Certines.

Son père, souhaitant quitter ce milieu qui ne l’attire pas vraiment, s’engage dans la gendarmerie et part ensuite avec sa famille, sa femme et son fils Roger, en Algérie.

Roger suit toute sa scolarité, jusqu’au collège, en Algérie ; il habite avec ses parents successivement à Bordj Menaïel, puis Blandan (Bouteldja), Bône, (Annaba).

Entre temps il a eu deux frères, Serge né en 1928 et Christian né en 1935. Puis à 14 ans son père l’inscrit à l’école des Mousses à Brest (Ecole de guerre).

C’est la raison pour laquelle il part loin de sa famille et ne reviendra que très rarement compte tenu des distances.

La seconde guerre mondiale éclate à la fin de sa formation militaire marine. Roger est de suite affecté sur un navire de guerre. Les nouvelles sont rares, mais comme il dit « je suis passé à travers tous ces dangers ».

Il sera jeune engagé sur un dragueur de mines à Oran, puis se retrouvera à l’école des marins indigènes à Siddi abdallah, à Alger.

Enfin, il finira son épopée de 1939/1945 sur le Tourville, un croiseur lourd, à Alexandrie où il restera trois ans : Il rejoint ce qu’on appelait alors la Force X nouvellement formée à Alexandrie, une escadre de la Marine nationale française réunie au début de la Seconde Guerre mondiale en vue de parer à une intervention de l'Italie en Méditerranée orientale.

Il faut vous dire que Roger n’a pas arrêté de naviguer durant toute la guerre, que ce soit sur la Méditerranée, puis faisant le tour de l’Afrique en passant par le Canal de Suez et en remontant jusqu'à Dakar, sur l’Atlantique entre le Sénégal et le Brésil... que ce soit sur des navires escorteurs ou des dragueurs de mines.

Roger a toujours aimé les bateaux sur lesquels il a navigué. Il a conservé leurs photos : Il était commis aux vivres, cela lui permettait lors des escales de rencontrer la population locale afin de ravitailler l’équipage.



De  son épopée sur le Tourville,   à Alexandrie, Roger nous précise que tous les marins étaient des engagés,  du commandant au matelot. Ce croiseur de 10 000 tonnes était impressionnant. Il y avait 3 000 tubes dans chaque chaudière , avec 4 chaudières et deux cheminées ! Il transportait 800 hommes en temps de guerre.

 Les souvenirs de Roger parfois s’emmêlent, mais il se souvient quand ils cherchaient les sous-marins allemands qui coulaient le ravitaillement des alliés ! Des souvenirs douloureux en pensant aux camarades qu’il a perdu.

 Puis, il rentra en France, à Toulon. Ayant eu un problème de santé – il se démonta l’épaule – il ne peut partir avec ses camarades en Indochine, et c’est un profond regret pour lui.

 Il rencontre ensuite Elisabeth Copy, Lilette pour nous tous, celle qui sera son épouse : c’était le 14 juillet 1945 très exactement, place des Maisons Neuves à Lyon.  Il se marient en 1946.

C’est aussi la raison pour laquelle il demande son affectation dans la Gendarmerie maritime afin d’être plus présent auprès d’elle. Chargé de la surveillances des arsenaux il sera nommé dans le centre de la France (Guérigny) puis au Maroc (Agadir, Casa Blanca), et enfin il termina sa carrière de militaire à Toulon.

Une fois à la retraite de l’armée, avec son épouse ils se sont rapprochés de Lyon en s’installant définitivement à St Laurent de Mure, village d’origine de Lilette (famille Copy)  où les parents de Lilette avaient une résidence secondaire : il faut dire qu’à l’époque, c’était la campagne chez nous !

Ils se sont également, de la même façon, rapprochés des parents Gauthier, installés à Lyon avenue Lacassagne, puis à Vernaison, de ses frères, neveux et nièces, tous résidant dans la région.

Une autre vie commence pour lui et son épouse, une page se tourne.





Le voilà donc installé sur notre village avec son épouse.

Il  reprend dès lors une activité salariée en entrant aux établissements Berliet, jusqu’à se retraite civile. Très attachés à la méditerranée, avec Lilette ils achètent un pied à terre à Hyères les Palmiers à côté de Toulon pour passer les vacances. 

Sa vie de marin l’a beaucoup marqué et construit. Il a dû faire face à des événements dramatiques, du fait de la guerre, l’éloignement et la séparation de ses proches, mais aussi vivre des moments de forte camaraderie au sein de la Marine, d’aventures et de découvertes à travers tous les pays qu’il a pu côtoyer au cours de ses escales.

Quand on lui demande ce qu’il aime manger, il nous répond : « Le caviar, la langouste et le homard ! J’aime tous les produits de la mer » !

Rien d’étonnant à cela nous direz-vous ! Même s’il nous précise qu’il n’avait pas du tout le pied marin et que d’innombrables fois, il a dû lutter sur les bateaux tellement il était malade.

Il se souvient aussi qu’avec Lilette, ils aimaient faire cuire leurs sardines sur le barbecue : « un délice » nous dit-il. Sans oublier le petit vin blanc ou rosé qui se marie parfaitement avec la sardine !

Et en croyant avoir fini de l’écouter, il enchaîne à nouveau sur des souvenirs dont il a oublié de nous parler. « Vous n’êtes pas trop préssées ? » nous demande-t-il ?

Nous voilà à l’écouter à nouveau nous expliquer que durant la guerre, une fois, ils ont vu arriver deux torpilles sur leur bateau, et que , de justesse, ils ont pu les éviter, sinon il ne serait plus là !

Un de ses rêves ne s’est pas réalisé : celui d’arriver dans la baie de New York en bateau et de voir la statue de la Liberté : « dommage, nous dit-il, j’aurais bien aimé, ça doit être grandiose ! » .

C’est passionnant de l’écouter parler de l’Afrique du Sud, du Sénégal, de la Grèce, des océans. On se laisse vite embarquer dans ses souvenirs et on ne se lasse pas de l’écouter !

Aujourd’hui il  réunit au sein de  la maison des 4 Fontaines ses proches  pour fêter ses 100 ans. 

« Je ne pensais pas arriver à cet âge » disait-il, il n’y a pas très longtemps ! Et pourtant il a dû résister à plusieurs problèmes de santé récemment, y compris le COVID ! Mais un marin, ça garde toujours pied, n’est-ce pas ?

Il veut bien donner quelques petits conseil d’ « ancien » aux jeunes, voilà quelles sont ses paroles :

«  Il faut avoir du plaisir dans son travail, sinon on se casse la figure , profiter  le plus longtemps possible de sa jeunesse, être ouverts et présents dans la société » : de bons conseils en somme !

Il aime voir bouger les gens, les voir vivre et s’amuser !

Lui-même s’est bien amusé lorsqu’il faisait partie de la #GaietéLaurentinoise. Il se souvient également des belles parties de pétanque dans le château delphinal lorsqu’il était privé. Il se remémore aussi quand il ouvrait le bal avec Madame le Maire pour le repas des anciens : comme il aimait danser, nous confie-t-il !

Maintenant on ne peut que lui souhaiter de vivre paisiblement, bien entouré par sa famille et par le personnel de la maison qu’il affectionne et qui prend grand soin de lui.

Merci encore Roger de nous avoir consacré un après-midi entier à nous partager vos plus beaux souvenirs…

 

 






 

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