LES GENS D’ICI !
M. Girard, instituteur à St Laurent de Mure
Comme vous l’imaginez sans doute, retrouver quelques traces de l’histoire de notre village n’est pas chose aisée…
Mais heureusement, les bibliothèques régionales et départementales regorgent de documents anciens conservés… le tout est d’y passer du temps !
Nous pouvons vous dire que l'un des anciens instituteurs de notre village au début du siècle dernier, un certain M. Girard, lorsqu’il a été mis à la retraite, a fait partie de la très réputée Société Dauphinoise d’Ethnologie et d’Anthropologie. (sans doute entre 1916 et 1921).
Si la « La Société dauphinoise d’Ethnologie et d’Archéologie a pour but l’étude du passé de l’homme dans les départements de l’ancienne province de Dauphiné », la Société Dauphinoise d’Ethnologie et d’Anthropologie, dont elle émane, avait « pour but l’étude scientifique de l’homme et de son milieu dans les départements de l’ancienne province de Dauphiné ». (Titre premier, article 1er de ses statuts, Bulletins de la SDEA, tome 1er, n° 1, 1er mai 1894, p. 1).
Cette société fut fondée par Arthur Bordier, professeur d’anthropologie médicale à Paris, mais également membre de la Société d’Anthropologie de Lyon qui fut fondée le 10 février 1881 !
Voici donc une petite anecdote que nous avons dénichée dans un bulletin d’ethnologie et d’anthropologie du début du siècle dernier !
Ces faits sont donc relatés par M. Girard, notre instituteur en retraite vraisemblablement entre 1913 et 1916.
Il nous présente « UN ACTE DE NAISSANCE BIZARRE SOUS LA PREMIÈRE RÉPUBLIQUE ! » qu’il a épluché et qu'il nous détaille grâce à un extrait du registre d’état civil de Mure-La-Fontaine .
Cet épisode se serait déroulé autour du 24/25 octobre 1873 (selon les dates annoncées) :
« Aujourd’hui troisième jour du moy de Brumaire l’an troisième de la République française, une, indivisible et démocratique, à huit heures du matin, pardevant moy Joseph Bernard, membre du Conseil général de la commune de Mure-La-Fontaine, district de Vienne, département de l’Isère, élu le douze pluviose dernier pour dresser les actes destinés à constater les naissances, mariages et décès des citoyens, est comparu en la salle publique de la maison commune, Thomas Buisson, marchand boucher, âgé de trente-trois ans, domicilié dans ladite municipalité de Mure-La-Fontaine, lequel assisté des citoyens Claude Bied, juge de paix du chef-lieu de canton de Mure-La-Fontaine, âgé de cinquante-huit ans, et Jean-Baptiste Alloyn, marchand de ce lieu, âgé de quarante-six ans, a déclaré à moy, Joseph Bernard, que Lorance Vaché son épouse en légitime mariage, est accouchée hier à six heures du soir, dans sa maison, d’une fille qu’il m’a présentée et à laquelle il a donné le nom prénom de Jeanne-Claudine Buisson.
D’après cette déclaration que les citoyens Thomas Buisson, Claude Bied et Jean-Baptiste Alloyn ont certifiée conforme à la vérité et la présentation qui m’a été faite de l’enfant dénommé, j’ay rédigé, en vertu des pouvoirs qui me sont délégués, le présent acte que Thomas Buisson, Claude Bied et Jean-Baptiste Alloyn ont tous signé avec moy.
(suit la signature de Jean-Baptiste Alloyn seulement).
Enfin vient la mention :
"cy-dessus fait par Thomas Buisson et la promesse qu’il m’a faite de me présenter de suite une fille que Lorance Vaché, son épouse, a accouché hier, pour éviter de faire attendre les personnes cy-dessus dénommées, j’ai rédigé le présent acte ; de sorte que ledit Buisson n’a pas rempli sa promesse et qu’on ne m’a fait aucune présentation d’aucun enfant.
Je me suis transporté chez lui pour m’assurer de cette naissance et il n’a pas été possible de m’assurer de cette naissance et il n’a pas été possible de voir aucun enfant, et j’ay annulé le présent acte, d’autant que ce ne soit qu’un supposé ; de plus ne pouvant renvoyer la déclaration cy-après et j’ay signé. »
Signé : Bernard, officier Public
Et voilà comment ça ce passait à l'époque !
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