PATRIMOINE & HISTOIRE
L'église de Saint-Laurent était en très mauvais état depuis longtemps : portes bancales et ne fermant plus, protections des viraux mangées par la rouille, plombage des vitraux vieux et cassé, peintures intérieures délavées et boursoufflées par les gouttières, voûte percée, mobilier hétéroclite et disposition malencontreuse pour la célébration, sacristies sales et encombrées, éclairage médiocre et inégal...
Quelques aménagements mineurs effectués avaient été effectués dans les années 1975 pour pallier les défauts les plus gênants, mais cela n'avait rien enlevé à l'impression générale de triste vétusté !
Aussi, le désir de restauration devint de plus en plus pressant et général dans la paroisse du village et , plus largement, dans la commune qui voyait se désagréger un bien patrimonial avec une histoire bien particulière.
Hélas, à part rêver, rien n'était possible avant que l'on pût changer toute la toiture crevassée çà et là, aux tuiles poreuses et à la zinguerie pourrie.
Ce grand chantier fut mené à bien par la municipalité en 1984 et l'on en profita aussi pour poser des voliges, ce qui n'avait jamais été fait !
Outre les injures du temps et de la négligence, notre église présentait quelques disproportions que l’on devait tâcher de corriger au mieux :
- D’abord elle est très haute par rapport à sa longueur
- Ensuite le chœur était jusque là trop long par rapport à une nef trop courte.
On peut regretter aussi la curieuse implantation du clocher , en bout de l’église, dont on trouve quelques cas semblables dans la région (Satolas et Meyzieu).
Outre que d’après les spécialistes d’Art Sacré la silhouette extérieure de l’église n’était selon leurs dires « pas très élégante » par rapport aux implantations classiques , cet emplacement prive l’abside (derrière le chœur) d’une fenêtre centrale : le mur du fond en est alourdi, l’éclairage diurne en pâtit et l’évocation trinitaire traditionnelle mise en œuvre par les trois fenêtres du chœur, s’en trouve éliminée.
Pour envisager une restauration, la première des préoccupations doit être de considérer avec respect l’époque qu’elle représente et les choix qu’ont faits ses constructeurs.
Ce respect doit être réel, mais il ne saurait être systématique et servile : non seulement des erreurs ont pu être commises (celles pré citées), mais également la vie de l’église évolue et il faut en tenir compte.
Une église n’est pas un musée, même si, secondairement, elle remplit aussi un peu cette fonction.
C’est pourquoi les transformations ont dû être mûrement réfléchies et discutées, car c’est par le dialogue que l’on trouve des solutions, entre les représentants des différentes instances représentées :
- La communauté paroissiale
- La municipalité propriétaire
- La commission diocésaine d’Art Sacré
- Le service départemental des monuments publics.
Heureusement, la bonne entente et le souci de faire du bon travail pour tous entre la paroisse et la municipalité permirent de faciliter la tâche et d’aller plus loin en matière d’aménagement et de restauration.
Tous ceux qui s’interrogèrent sur la restauration de l’église tenaient absolument à utiliser ce bel autel, en éliminant la table provisoire qu’on avait installée en avant pour permettre la célébration face au peuple.
Il fallait donc réaliser, pour l’autel authentique de notre église, une installation qui permît la célébration face à l’assemblée. Cela supposait la suppression du tabernacle et de la prédelle surmontant l’autel.
A part le tabernacle d’assez belle facture (et qui sera réemployé comme armoire du baptistère), cet ensemble vertical était plutôt médiocre et il masquait une grande partie des belles boiseries du fond du chœur.
Ce fut donc sans remord que l’on se décida à le faire disparaître, escomptant de plus que la beauté de l’autel lui-même n’en ressortirait que mieux.
Pour permettre une meilleure circulation autour de l’autel et dégager le passage vers les sacristies, l’autel et son podium furent légèrement reculés et les angles saillant des marches du podium furent coupés en biais.
L’autel est en marbre blanc et sa face apparente porte cinq très belles sculptures : au centre le Christ roi de l’univers comme le montre son trône ainsi que son marche-pied. Et de part et d’autre les quatre grands prophètes , de gauche à droite :
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