LES GENS D’ICI !

DÉDICACE AU SOU DES ÉCOLES…

Depuis fort longtemps sur notre village, voilà une association qui œuvre pour le bien des petits laurentinoises et laurentinois… il était donc tout à fait normal de leur tirer notre chapeau !

Mais savez-vous depuis quand cette association existe ?

L’Amicale du Sou des écoles a été créée à St Laurent de Mure le 05 novembre 1882 ! Et oui, ça date ! pour preuve un extrait des statuts de l'époque ci-dessous !

Bientôt 140 ans d’existence …. Il s’agit en effet d’une des plus anciennes associations de notre village.

Il faut dire qu’en 1881, sous l’impulsion du ministre Jules Ferry, la IIIème République fonde l’école laïque et publique qui devient obligatoire et gratuite. Cela ne fut pas sans poser de problème aux familles les plus modestes car rien n’était prévu pour financer les fournitures scolaires.

C’est ainsi qu’il fut créé dans chaque commune une « société philanthropique » dont le but était d’assurer la gratuité de l’école, de l’aider et aussi de la défendre contre ses détracteurs, fort nombreux à l’époque.

Sur notre village, l’amicale du Sou des Ecoles avait pour but à l’origine « d’encourager moralement et pécuniairement » les élèves des écoles laïques communales.

Le premier Président fut Monsieur Jules BARRET, et le premier vice-Président M. Jean-Pierre MAX, le trésorier André BRUN, et le secrétaire et directeur de l’école Alphonse VIEUX.

Chaque sociétaire payait une cotisation de 3 Francs (anciens bien sûr) !

Les fonds étaient recueillis pour l’achat de livrets scolaires, de petites fournitures comme les plumes, les ardoises, les crayons et les porte-plumes.

Jules Barret était le fils d' Antoine et Philomène Granger, propriétaires terriens et cultivateurs, né le 29 novembre 1866 à St Laurent de Mure, avait épousé Marie Thérèse Flavie Eugénie ARCHAUD dans le Puy de Dôme. Il était Capitaine et avait reçu la Légion d’Honneur pour ses actes héroïques durant la 1ère guerre mondiale.

Jean-Pierre Max, agriculteur-viticulteur, avait épousé Marguerite SERRE de Satolas-et-Bonce, et devint en 1896 maire de notre commune jusqu’en 1904 ; il eut notamment de nombreuses récompenses dans les concours agricoles (40 ans de pratique agricole et viticole !) .

André Brun était ouvrier en soie, et avait épousé Célestine Revellin. Quant à Alphonse Vieux ou plus exactement Antoine Laurent Alphonse Vieux, il était instituteur et directeur de l’école publique, et avait épousé Marie Philomène Olagnon.

Des gens bien engagés sur notre village et à qui on doit beaucoup encore aujourd'hui ...

Remémorons-nous quelques-uns des Présidents du Sou au début de son activité sur notre village :

En 1904, M. Emile MAURIN est élu Président, M. Marius DULAQUAIS en 1906, M. MISSONNIER en 1913, M. Lucien ALLARD en 1914, et M. COPY en 1927.

Le 3 mars 1927, un évènement pour tous les adhérents : l’achat d’un appareil cinématographique Gaumont au prix de 4 910 anciens Francs. Les premières séances publiques ont lieu le dimanche soir à 19h30 au prix de 2 francs l’entrée plus le programme.

Pour rappel La première séance publique payante de cinéma a lieu le samedi 28 décembre 1895, dans le sous-sol du Grand Café, 14, boulevard des Capucines, à Paris.

En 1897 et pendant 10 ans, les forains ambulant font découvrir et vivre le cinéma sur tous les territoires. Ce sont eux qui assurent l’essentiel des recettes du cinéma dont les principaux producteurs sont Méliès, Gaumont et Pathé.

Les actualités locales font leur apparition suite à l’idée de quelques forains de filmer dans les communes pour faire se voir à l’écran le spectateur.

Alors Acheter un appareil cinématographique, c’était avant-gardiste ! Et à Saint Laurent de Mure à cette époque-là, on a peut-être visionné Le Kid avec Charlie Chaplin, sorti en 1921 ou alors Napoléon d’Abel Gance en 1927, qui sait ??

En 1929 est organisée la première fête du Sou des Ecoles avec la fanfare de St Laurent de Mure et St Bonnet de Mure (à l’époque il n’y en avait qu’une), ainsi qu’une tombola.

En 1930, les premiers dictionnaires distribués aux élèves pour les récompenser font leur apparition et en Juin 1930 également, on assiste à la première sortie au Parc de la Tête d’Or, un chausson à la confiture ayant été acheté pour chaque participant !

A l’époque, se rendre à Lyon était tout un « voyage » et les enfants ont dû se régaler d’un chausson, un luxe qu’ils n’avaient pas au quotidien !

Photos : Classes de 1926