SCÈNE DE LA VIE LAURENAISE !


PAS DE REPOS POUR LE RAMASSEUR DE LAIT


Les ménagères qui, chaque jour, vont à la crèmerie ou à l’épicerie acheter le lait qui leur est nécessaire, et plus encore nécessaire à leurs enfants, se doutent-elles combien cet aliment précieux entre tous subit de manipulations avant d’arriver sur leurs tables ?
A quelques 20 ou 30 kms de la grande ville, une pléiade de ramasseurs drainent chaque matin le lait dans toutes les communes ou hameaux, puis l’amènent à l’usine directement pour être traité.
Chaque matin, du 1er janvier à la Saint Sylvestre, M. Marius Escoffier, 1er adjoint au Maire, âgé de 60 ans, s’en va avec son cheval et sa voiture, de porte en porte, chez tous les cultivateurs de Saint Laurent de Mure, ramasser le lait provenant de la traite matinale…
Sa tournée commence vers 7 h et le conduit, pour finir, devant l’hôtel Vivier vers 9h30 où un autre ramasseur laurenais qui draine Poulieu et Colombier avec un camion, M. François Vallin, prend rendez-vous avec lui.
Tout ce lait mis en bidon part ensuite avec M. Vallin à Lyon où on le travaillera et on le mettra en vente au public lyonnais.
M. François Vallin, 43 ans, domicilié à Poulieu, exerce ce métier depuis de nombreuses années. A bord de son Renault 2,5 tonnes, chaque jour que Dieu fait il fait sa ronde : Colombier, Poulieu, Saint Laurent de Mure.
Bien vite on se rend compte que ce métier exige une constitution et une force peu communes. Les bidons de lait, qui pèsent la plupart 37 kilos, demandent un énorme effort musculaire pour les charger sur le camion, et cela d’autant plus que, chaque matin, M. Vallin doit manipuler plus de 2 tonnes de lait !

Il faut savoir que quand les prairies sont grasses, la production de lait est en hausse. Mais en 1959 la sécheresse fut persistante et le lait moins abondant !

Le ramasseur de lait comme le cultivateur subissaient malheureusement le contre-coup des intempéries …
Le ramassage était minuté de telle façon que l’usine soit constamment approvisionnée en lait, et cela demandait à vrai dire une grande célérité…
Aussi on ne musardait pas pour venir au hameau de Poulieu puis à St Laurent de Mure faire les mêmes opérations qu’à Colombier : alignement des bidons, échanges de bidons pour les gros clients et pour les autres « transvasage » et mesure du lait afin de tenir la comptabilité « quantitative » du lait récupéré.
Et le chargement terminé, en route vers le « Bon Lait » à Lyon où le déchargement se faisait à heure fixée et dans un ordre bien précis et bien établi pour les ramasseurs…
Une cuve de pesage recevait t le lait apporté par M. Vallin et les bidons vides étaient automatiquement nettoyés pour la tournée suivante . Pendant que M. Vallin regagnait Poulieu pour préparer son voyage du lendemain, un autre cycle commençait pour le lait.
Les rondes étant perpétuelles, le problème du remplacement des ramasseurs en cas de souci de santé ou absence momentané était un casse-tête, car aucune solution n’existait et n’avait été trouvée jusqu’à lors.
Rude métier qui exigeait donc une santé robuste : ni la pluie, ni la neige ne devaient avoir de prise sur le ramasseur car chaque jour, dimanches et fêtes, le lait devait être acheminé coûte que coûte vers sa destination !
Un autre temps, une autre vie !
Source : Le Progrès – Octobre 1959
- Photo 1 : Ramassage du lait à Colombier et avec M. Escoffier









Voici notre fameux ramasseur de lait, M. Vallin, chez M. Chavy et entouré des enfants...

Merci à #AnneMairiePrimet pour cette belle photo !




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