LE SAVIEZ-VOUS ?
Un meurtre à St Laurent de Mure ?

Ce n’était pas de l’intox, mais bel et bien de l’info ! Mais cet évènement a eu lieu en 1843, la date exacte n’a pu être retrouvée…
Après avoir épluché quelques vieux journaux, on trouve ceci dans «L’Echo de La Loire » du 22 janvier 1843 (à noter l’orthographe est retranscrite comme sur le document d'origine) :
« On lit dans le Moniteur Judiciaire ceci :
Le petit village de St-Laurent-de-Mûres (Isère) vient d’être le théâtre d’un crime horrible. Nous avons recueilli à ce sujet les renseignements suivants : Une fille de service à Lyon se rendait, il y a quelques jours, à Bourgoin ; elle fit rencontre en route d’un militaire qui suivait la même direction. Voyageur et voyageuse s’accostent et conversation s’engage à l’aide des questions d’usage en pareille occasion ;
- Iriez-vous par hasard à Bourgoin, belle enfant, dit le galant troupier en s’adressant à la jeune fille ?
- Vous l’avez dit, répondit celle-ci, je vais porter mes économies à ma mère ; huit cents francs à peu près.
- Tant mieux, reprend son interlocuteur, nous ferons route ensemble.
Et voilà nos deux jeunes gens cheminant de compagnie.
Le jeune guerrier avait à peine eu le temps de raconter à sa compagne comme quoi il revenait d’Afrique où il n’avait pas été tué, et ayant son congé en bonne forme ; il allait peut-être toucher un mot sur le « bon motif » quand parurent les premières maisons de St-Laurent.
La servante annonça alors qu’elle devait s’arrêter chez des gens de connaissance, et qu’elle ne se remettrait en route que le lendemain matin ; force fut donc de se séparer, non toutefois sans se promettre de continuer ensemble le voyage.
Le lendemain, à la pinte du jour, le militaire va frapper à la maison où il a vu entrer la jeune fille la veille.
- Elle est partie il y a quelques minutes, lui répond un homme de l’intérieur de la maison.
Sans plus de questions, le militaire hâte le pas dans l’espoir d’atteindre son oublieuse compagne.»
Un peu de suspens…


Notre jeune militaire se dépêche donc sur la route en direction de Bourgoin pour retrouver la belle jeune fille de la veille :
« Il marchait depuis longtemps et il commençait à s’étonner de ne pas apercevoir la jeune fille, lorsqu’il rencontra deux gendarmes qui revenaient de Bourgoin. Il leur demande aussitôt celle dont il a perdu les traces et leur donne son signalement. Ceux-ci lui répondent qu’ils n’ont rencontré personne à qui puisse se rapporter ce signalement.
L’étonnement du jeune soldat se change alors en soupçons.
Il raconte aux gendarmes sa conversation de la veille avec la servante, comment il est devenu son compagnon de route et su qu’elle portait sur elle une somme de huit cent francs.
A ce récit, les gendarmes le prient de revenir sur ses pas et de leur indiquer le logis où la servante a passé la nuit. Arrivés à Saint-Laurent, on trouve les volets et la porte soigneusement fermés.
On interroge les voisins qui indiquent comme le fils du propriétaire un enfant qui joue sur la route.
- Où est ton père, lui dirent les gendarmes ?
- Il est dans la cave où il fait un grand trou pour enterrer quelque chose.
On cerne aussitôt la maison, un serrurier arrive, on entre, on se précipite dans la cave et là un spectacle horrible se présente aux yeux des assistants. Un homme tenait dans ses bras un cadavre prêt à le déposer dans une fosse profonde, un cadavre à demi-nu.
C’était celui de la malheureuse servante, que son hôte avait assassinée pour s’emparer de son petit trésor.
Le meurtrier a été arrêté et mis sur le champ entre les mains de la justice. »
Et c’est là que s’achève ce récit : reste à savoir dans quelle maison cela s’est passé, sans doute sur la route principale, nationale 6 ou avenue Jean Moulin… Quant au nom de l’assassin, il n’est pas cité …
Source : l’Echo de la Loire 22/01/1843









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