L'ÉCOLE D'AUTREFOIS !
Il est tout une génération sur nos villages dite de l' "immédiat après guerre", qui a connu la société rurale traditionnelle mais qui l'a vu évoluer brutalement et rapidement avec l'arrivée des tracteurs, du machinisme, des engrais, des nouvelles méthodes de l'agriculture moderne.
Un autre monde ! Le contraste est frappant entre les deux, pourtant si rapprochés.
La loi du 28 mars 1882 rend l'école obligatoire et laïque, permettant pour les enfants de 6 à 13 ans, d'avoir un minimum d'instruction et de pouvoir lire, écrire et compter afin de mieux se débrouiller plus tard la vie.
Les parents, tuteurs, patrons se devaient déclarer tous les enfants de 6 à 13 ans afin de les inscrire dans les écoles municipales .
Les jeunes maîtres et maîtresses découvrirent dans les villages des conditions de travail déplorables. Les élèves déféquaient dans la rue ou dans les champs voisins.
Quand la mairie prêtait le local, elle y tenait aussi les réunions du Conseil, y entreposait ses archives et son cadastre.
L’instituteur louait parfois la salle de classe. Le plus souvent, elle était une pièce de sa propre maison. Dans ce cas, il pouvait s’occuper du ménage, de ses enfants, ou cuisiner tout en enseignant.
La classe pouvait aussi être une grange ou une étable, le bétail présentant l’avantage de la chauffer gratuitement, quand ce n'était pas un taudis. De toute façon, elle était malodorante, puisque volaille et chiens se mêlaient aux enfants, sombre, humide, mal aérée, glaciale en hiver.
Dans bien des écoles, chaque élève devait apporter sa bûche pour participer au chauffage de la classe.
De ce fait, les enfants entendaient beaucoup parler de propreté, d'hygiène, d'ordre, d'obéissance, de travail, de franchise, de sens du devoir, bref des "valeurs".
Les salles "d'asile" (maternelle pour les moins de 6 ans, souvent prises en charge par des "dames charitables.") et les écoles avaient également pour mission de former des patriotes.
Comme les collèges et leurs dortoirs n’étaient pas chauffés, les étudiants grelottaient en hiver, étaient perclus de crevasses et d’engelures. Le froid était une raison de plus de ne pas se laver, puisque l’eau gelait dans les cuvettes.
Les tables de toilette dans les chambrées étaient considérées comme un luxe. En 1872, le pensionnat du lycée de Vanves (Hauts-de-Seine) fut cité en exemple parce que les élèves y prenaient un bain par trimestre et un bain de pieds tous les quinze jours !!!
L’idée que les poux sucent le mauvais sang, qui prévalait toujours, ne contribuait pas à débarrasser les internes de la vermine !
Jusqu’au milieu du 19ème siècle au moins, prévalait l’idée de l’enfant instinctivement criminel, tendance que renforçaient l’hérédité et l’appartenance aux classes déshéritées. La pédagogie par les coups, à l’école comme dans la famille, était ainsi justifiée.
Aussi se mirent- ils à pleuvoir ! Sans doute avez-vous vu le film « Les choristes » dans lequel les châtiments corporels ne sont pas des exceptions.
La loi Guizot de 1834 interdit bien toutes ces méthodes mais, pour toutes sortes de raisons qui rendaient les condamnations compliquées, les maîtres continuèrent longtemps à recourir aux humiliations publiques, aux pensums et aux violences en tout genre.
Quand il ne disposait pas d’une férule – palette formée d’épaisses et larges bandes de cuir –, le maître ou le professeur utilisait le fouet – composé de lanières de cuir –, de verges – assemblage de baguettes d’arbustes – ou d’une simple baguette de noisetier ou l’agenouillement avec une main levée portant une brique !
Dur, dur l’enseignement… !!!
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