LE
SAVIEZ-VOUS ?
L’ARCHIPRÊTRÉ
DE VELIN et NOTRE BELLE ÉGLISE
Notre
église actuelle n’est pas l’église d’origine de notre village, malheureusement.
Elle a été reconstruire en 1852/1853 et restaurée en 1989, et personnellement,
j’ai pu participer à cette dernière restauration et aux recherches faites par
M. Charlin et l’ancien curé de notre paroisse, Pierre Boudier.
Tous
les lieux de culte du Velin relèvent du doyenné de Meyzieu dès le IVème siècle.
Cet archiprêtré a construit son église où l’évêque vient baptiser. Cette église
a complètement disparu depuis un déplacement de l’agglomération de Meyzieu,
nous semble-t-il.
Une
investigation de fouilles archéologiques pourra un jour -du moins est-il permis
de l’espérer- nous éclairer sur la localisation de ce site paléochrétien, ne
regroupant pas moins d’une trentaine de paroisses à la fin du XIIIème siècle.
A
Saint Laurent de Mure, l’archéologie n’a pas délivré d’informations
complémentaires aux enseignements des épitaphes et aux textes d’archives.
Les
travaux de démolition de l’ancienne église en 1852 ont arasé le terrain en vue
de la reconstruction urgente « in situ », sans aucune investigation
de fouille.
La
simple observation au cours des travaux de 1989 a permis de retrouver un
fragment de la base du mur gouttereau nord de l’ancienne église
« orientée », des éléments du carrelage et des ossements sans intérêt
particulier provenant de l’ancien cimetière.
Quant
au chœur, le « Saint des Saints », le plus intéressant du point
de vue archéologique, est resté farouchement inexploré sous le dallage de la
seconde travée de la grande nef actuelle.
Que savons-nous de l'ancienne église en fait ?
Une visite paroissiale du
26 juin 1613 de Monseigneur Denis-Simon de MARQUEMONT, alors Archevêque de Lyon et cardinal ensuite,
nous
apprend l'état de délabrement de l'église. : l’église prend l’eau
-de tous côtés, le tabernacle est à changer, les lambris de la nef sont à
moitié arrachés etc.. Le curé Messire Bruyère exhorte ses fidèles à se mettre
au travail pour la réparer !
À partir de 1679, l’édit de Nantes
est appliqué « à la rigueur ». Les conflits sont
récurrents : les réformés sont exclus des consulats, la chambre de l’Édit est
supprimée, les conversions sont vivement encouragées. Une cinquantaine de
temples sont détruits entre 1681 et 1685.
Au cours de l’été 1683, les
réformés de Châteaudouble, de Crest et de Bourdeaux se regroupent au
« Camp de l’Éternel » dans la montagne entre Saou et Bourdeaux. La
répression est terrible : on compte 200 victimes.
C’est dans une église rénovée que se déroule le 24 novembre 1696
une cérémonie inhabituelle : l’ abjuration d'une femme "hérétique de
Calvin", Marie-Madeleine COIGNARD, épouse du sieur GROSSET, contrôleur des
fermes du roi à Saint-Laurent-de-mure, par devant le curé Benoît Guérin et
d’autres protestants reconvertis depuis peu.
On trouve trace d’un autre événement, le 30 janvier 1791, le curé
RICHARD prête le serment constitutionnel :
" J'obéis et je jure d'estre fidèle à la nation, à la loi et au
Roy, de protéger et maintenir la Constitution décrétée par l'Assemblée
Nationale sanctionnée par le Roy, donnant ainsi mon adhésion aux désirs de
l'Assemblée Nationale ".
La constitution civile du clergé est le nom donné à un décret voté le 12 juillet 1790 par l'Assemblée constituante ayant pour objectif de réorganiser le clergé.
Le roi et les évêques tentèrent d'obtenir l'accord du pape Pie VI. Face à ces résistances, l'assemblée nationale décida le 27 novembre 1790 que les écclésiastiques alors en fonction devaient prêter serment de fidélité, ce qui impliquait l'acceptation de la Constitution civile du clergé.
Seuls quelques évêques et la moitié des prêtres (dits assermentés ou constitutionnels) acceptèrent de prêter serment. Les autres, appelés prêtres insermentés ou réfractaires, continuèrent à obéir au Pape. Ce dernier condamna officiellement la Constitution civile du clergé et les principes révolutionnaires le 10 mars 1791.
La plupart des prêtres réfractaires prirent alors le parti de la contre-révolution. Le schisme de l'Eglise de France dura jusqu'au Concordat de 1801 !
On vous disait donc que la paroisse de Saint-Bonnet fut supprimée et celle de Saint-Laurent dotée d’un vicariat.
C’est
à ce moment-là que prend naissance la légende du vol des cloches de Saint
Bonnet… seules les cloches de Saint-Laurent continuent à sonner pour annoncer
les seuls offices de Saint-Laurent, avant d’être envoyées à la fonte en
1793 !...
Après la Révolution la paroisse change de diocèse, et nous voilà rattachés
à celui de Grenoble. Il faut dire qu’en
1789, dans une France pourtant encore profondément croyante, notamment les
paysans, les révolutionnaires proclament la liberté religieuse et modifient
brutalement les rapports entre Église et État. Commencent alors dix ans de
troubles religieux… dans les esprits, souvent, et dans les actes, parfois.
En 1790, est
adoptée la Constitution civile du clergé, qui réforme profondément
l'Église catholique. Les diocèses et les paroisses sont réorganisés. Évêques et
curés sont désormais élus, comme de simples fonctionnaires et doivent
prêter serment « à la nation, à la loi et au roi ». Ils percevront
désormais un traitement de l'État… mais ça, c’est une autre histoire …
Après
la révolution, trois nouvelles cloches arrivent pour notre église.
La
plus ancienne remonte à 1828 : elle mesure 99 cm de diamètre et donne le sol. Son parrain est
Alphonse Coche, maire de l’époque, sa marraine Sophie Reyre, dame Alphonse
Coche, et c’est le curé Auguste Olagnier qui la baptise.
Une
deuxième loche est installée dans le beffroi du vénérable clocher de l’ancienne
église. Elle mesure 109 cm de diamètre
et doit donner le fa.
En
mai 1840, Madame Veuve Cartier, résidant à Lyon et propriétaire à Saint-Laurent
offre au conseil de Fabrique de l’église la somme de 2 000 Francs pour
l’achat d’une troisième cloche.
Le
sieur Morel, fondeur à Lyon, quartier de Serin, réputé le plus habile de toute
la région propose une cloche de 750 kg à 3.60 Francs le kg, livrée sans le battant…
et sans corde !
Le
don de Madame Cartier est versé à la livraison.
La Municipalité payera 500 Francs un an plus tard, le solde deux ans plus tard…
Lors de la démolition de l'ancienne église en 1852, des traces
plus anciennes témoignent de la présence d'une église sur le lieu puisque des
épitaphes paléochrétiennes sont répertoriées par Auguste ALLMER et Alfred de
TERREBASSE, deux célèbres épigraphistes du XIXe siècle.
Auguste ALLMER était
conservateur honoraire des musées de Lyon, correspondant de l’Académie
des Inscriptions et Belles Lettres, un des maîtres de l’épigraphie de la Gaule.
Son premier recueil fut « Inscriptions antiques et du Moyen Âge de
Vienne en Dauphiné » 1875, pour lequel Alfred de TERREBASSE collabora sur
les deux premiers volumes relatifs au Moyen Âge
On peut donc supposer au regard de ces éléments que noter église
existait déjà au Vème siècle !
En 1848 il est prescrit de ne plus sonner les cloches à la volée.
Depuis l'installation de la 3ème cloche dans le beffroi, la lézarde sud-est
menace d'atteindre le haut
Où trouver l'argent pour la
construction d'une nouvelle église ? La commune a entrepris de nombreux travaux
: création de fontaines, percement d'une avenue, acquisition d'un vaste terrain
pour les foires et surtout construction d'une vaste maison commune pour une
salle d'école, le logement de l'instituteur et une salle de mairie.
Le maire Antoine-Alphonse COCHE multiplie les démarches auprès des
autorités afin d'obtenir des subventions pour sa commune. De leur côté les
habitants sont prêts à effectuer des journées de charrois (transport en
charrette, charriot ou de main d'œuvre) gratis.
Le 12 octobre 1850 l'architecte Hugues QUENIN de Vienne est
pressenti pour présenter un projet.
En 1851 l’évêché menaçait d’interdire l’accès de l’église aux
fidèles.
C’est ainsi que l’église est condamnée à la démolition sur invocation
de deux motifs sans appels :
- - La vétusté
- - L’exiguïté : l’édifice avait
convenu à une population ne dépassant pas 600 âmes. Or la commune en comptait
1400 en 1850 !
Le conseil réuni le 16 février 1851 organise la démolition et la
reconstruction sans perdre de temps. Population et Conseil sont d'accord pour
reconstruire sur le même site, un site sanctifié par plus de 13 siècles de
culte ininterrompu.
Le
14 mai 1852, le pouvoir civil fera parvenir au maire l’ordre de démolition de
l’église « dont l’état s’aggrave de jour en jour ».
La
construction de la nouvelle église, on en parle depuis plus de 5 ans… La
nouvelle mairie n’est pas encore terminée et il faut faire face à
l’expansion !
La
commune vient de créer deux fontaines :
-
Une au bord de la route
« impériale »
-
Une autre devant la chapelle de Poulieu.
-
Une troisième est en voie d’achèvement au
quartier des Littes.
Elle
a percé une avenue pour 2 082 Francs, pour élargir le chemin de la
Fontaine de la Route en novembre 1846. Elle a dû remettre à neuf le pavage de
la voie du « Pavé » (rue Georges Pilet aujourd’hui).
Elle
vient aussi d’acquérir un vaste terrain pour les foires et marchés hebdomadaires
à planter d’arbres « pour le rendre plus agréable ».
Elle
est maintenant aussi propriétaire d’une gravière pour ses travaux de voirie.
Et
surtout… elle a déjà dépensé 26 000 Francs « pour la construction
d’une vaste maison commune, pour une salle d’école, le logement de
l’instituteur et une salle de mairie »… tout cela sans aucune subvention
….
Et
enfin, pendant les travaux, les offices devront avoir
lieu à la chapelle de Poulieu qui doit cependant être remise en état pour
accueillir les fidèles.
Pour financer la construction d’une église, il faut envisager un
emprunt… à amortir bien entendu !
Sur le budget additionnel de 1850 ne figure qu’un crédit de
14 000 Francs, mais c’est déjà bien ! Le receveur municipal
dispensera la commune de L’Ordonnance Royale du 20 mars 1842 au sujet de la
conversion des fonds communaux en inscription de rentes.
Le maire et son conseil entendent « alléger autant que faire
se pourra les charges de l’impôt sur la population » !
Oui,
c’est vrai, cette histoire est bien longue… elle devrait nous mener jusqu’à la
restauration de l’église en 1989…
15
février 1851, Etaient présent ce jour-là
au Conseil Municipal :
- - le maire Alphone Coche,
- - Claude Dulaquais,
- - Jean Buisson (le boucher),
- - François Vivier (l’aubergiste),
- - Jacques Pélissier,
- - Benoît Bourgey,
- - François Gauthier,
- - et Benoît Chaîne (le notaire).
L’architecte,
le sieur Quenin de vienne, se voit accorder la confiance du Conseil pour les
plans et élévations proposés en style néo-gothique.
Le
devis pour la construction d’un édifice à trois nefs et un clocher se monte à
47 800,90 Francs ! De plus il faut prévoir l’expropriation de Joseph
Danon : 2 400 Francs. Le sieur Danon réclame, lui, 5 000 Francs.
Pour éviter encore de perdre du temps, le Conseil propose 3 000 Francs.
Devant
l’urgence de la construction, le devis étant trop lourd, les travaux seront
séparés en deux tranches :
- - la somme de 29 000 Francs règlera la
première à exécuter sans délai
- - la seconde suivra lorsque le Conseil sera en
mesure de payer sans recourir à une imposition extraordinaire…. Un conseil
soucieux de ses administrés !
16 février
1851 : Le conseil est à nouveau réuni pour organiser la démolition d’une
part et la reconstruction d’autre part sans perdre de temps…
Le Conseil
avait pris soin de demander l’avis de la population pour un tel projet et c’est
l’unanimité de la population et du Conseil qui s’était manifestée sans
hésitation : le nouvel édifice ne pouvait et ne devait se reconstruire que
sur le même site, un site sanctifié par plus de treize siècles de présence…
La préoccupation de la Municipalité à l’époque était de ne pas
interrompre « le service divin » pendant les travaux. Tout
naturellement, ses regards se portent sur « Sainte-Marie de Poulieu, reste
d’une abbaye du Moyen Âge », selon les termes de la délibération prenant
la décision d’une remise en état convenable des lieux, avant leurs fonctions
paroissiales provisoires.
Un devis est donc demandé au Sieur Quenin.
14 Mai 1852 :
- Le maçon Georges, de Saint-Bonnet-de-Mure, entreprend les travaux
sur les plans du Sieur Quenin. Hélas, de graves détériorations avaient échappé
à l’examen hâtif de l’architecte.
- Le maçon trouve le lambris « qui embrasse toute la chapelle » non
point à réparer, mais à remplacer, les murs de la nef détériorés par
l’humidité, le campanile en très mauvais état à consolider d’urgence…
- Il en coûtera 350 Francs de plus, et pendant ce temps-là la démolition de l’église est
commencée le sous-préfet en ayant donné l’ordre.
Le
maire Alphonse Coche s’inquiète donc…
1er juillet 1852 :
Au fur et à mesure de la démolition, il faut déblayer pour livrer
un terrain arasé à l’entrepreneur Ollivier Pallud de Grenoble pour le 1er
septembre !
Les moyens en charrois sont insuffisants. Le maire « n’a pas
tardé à le reconnaître ». Le triage du bois prend du temps. Il faut
charrier la réserve réutilisable éventuellement dans le jardin de la cure,
évacuer le reste… les enfants s’amusent avec les tuiles creuses déposées avant
que l’on ait le temps de les mettre à l’abri, ce qui met Alphonse Coche de fort
méchante humeur…
Une lettre pour Monsieur le Maire !
Le Sous-Préfet s’étonne de n’avoir pas obtenu de réponse, suite à
la demande adressée à toutes les communes pour l’érection d’un monument à Denis
Papin… à Blois !!!
Monsieur le Maire n’a que faire de toutes les machines à vapeur de
France réunies… Il répondra à Monsieur le Sous-Préfet « que le premier
courrier avait échappé à son attention et qu’il ne pourra suivre l’impulsion de
toutes ses sympathies à l’égard de Denis Papin… ». Mais il enverra tout de même
15 Francs !
Et les imprévus se succèdent…
Ollivier Pallud, l’entrepreneur, au premier sondage de fondations,
a constaté l’inconsistance du sous-sol baigné par des sources imprévues : il faut pomper pour évacuer une réelle
nappe d’eau…
En conséquence les fondations seront à prévoir beaucoup plus
considérables en épaisseur comme en profondeur : il en coûtera donc
3 350 Francs de plus !
Il faut percer d’urgence un canal d’assainissement, forer
plusieurs puits revêtus en maçonnerie autour de l’emplacement de l’ancienne
église. La nappe d’eau découverte provenait de l’afflux des sources captées par
Jean D’ALBON en 1314, contrariées par le comblement des douves après la
Révolution (avenue des Docteurs Vacher actuelle). …
De nombreux imprévus contrarièrent donc
le chantier de démolition en 1852.
Le déblaiement ne va pas aussi vite que
prévu non plus ! des paroissiens dévoués et obstinés offrent leurs prestations
de charrois depuis trois ans. Trois ans de peine et de temps pris sur les
travaux qui font vivre les familles…
Une première adjudication à Thomas
Neyret permettra de déblayer les pierres. Il en coûtera 103.65 Francs de plus.
465 m3 de déblais sont en dépôt aux alentours du site. Il en reste plus de 1
000 m3 à évacuer. Il en coûtera encore 6 345 Francs !
Il faut encore « 4 000 journées de bêtes
de trait » pour amener les matériaux… « tandis qu’on avait peine à en réaliser
500 dans la commune durant le cours d’une année » : il en coûtera 8 134.65
Francs !
Et ce n’est pas tout !!!
Le chemin de la Ville, au sud du
chantier n’a pas la largeur suffisante pour les évolutions des maçons.
D’urgence il faut acheter la maison Condemine. Il en coûtera 600 Francs.
Ceci étant fait, la reconstruction peut
commencer !
Messieurs PELISSIER & VIVIER ,
conseillers municipaux sont chargés d’aller à l’Ile-d’Abeau acheter des «
moellons bien taillés » pour les parements extérieurs.
C’est la pierre de l’Ile-d’Abeau et de
Crémieu qui est choisie pour le gros-œuvre.
63 m3 de pierre de taille de Trept et de
Saint-Hilaire-de-Brens sont à faire venir à Saint Laurent distant de 36 km : il
en coûtera 945 Francs de transport. On utilisera aussi de la pierre de
Saint-Alban, taillée en moellons livrés en 1851 et 1852.
LA RECONSTRUCTION !
Peu d'éléments de l'ancienne église ont
été récupérés : le maître-autel est réinstallé dans l'abside neuve, le portail
et la rosace de la façade occidentale sont visibles sur la face nord de
l'église, la fenêtre du fond de l'abside conservée éclaire actuellement
l'abside du côté du midi.
Le projet initial est embelli :
- charpente en bois de chêne
(initialement prévue en bois de peuplier) pour 2 190 Francs de plus, on la
renforce par des contreforts ,
- les tuiles creuses sont remplacées par
des tuiles de Fox de Saint-Genis-Laval pour les bas-côtés et la grande nef ,
- le parement des bas-côtés sera exécuté
en parpaings ,
- on ajoute des ciselures de finition
sur les arêtes du clocher,
- les voûtes initialement prévues en
lattis de plâtre sont converties en tuf de Villebois ainsi que la flèche du
clocher… mais…
Pendant ce temps, Monsieur le
Sous-Préfet s’inquiète d’un état des dépenses qui lui est parvenu où 20 292
Francs sont devenus 32 500 Francs !
L’état des dépenses trop élevé fait
abandonner le tuf de Villebois pour les voûtes…
En mai 1855 Les vitraux sont commandés
en "style gothique" pour les 20 fenêtres.
Le total des dons, des fournitures et
travaux fournis "gratis" par les habitants de la paroisse ne couvrent
pas le montant des travaux. Un emprunt est nécessaire pour l'achèvement des
travaux.
En août des malfaçons commises par le
sieur Combe apparaissent dans la pose des meneaux, des tympans des fenêtres et
de la balustrade de la tribune que l'architecte refuse de corriger. C’est un
autre entrepreneur prendra la suite pour corriger ces poses défectueuses.
En septembre 1855 une épidémie de
choléra s'abat sur Saint-Laurent et les communes avoisinantes l'inauguration de
l'église est reportée, Le 20 juillet 1856 aura lieu la "réception"
des travaux.
Le maire Alphonse Coche reçut une
médaille d’argent pour sa belle conduite pendant l’épidémie, ainsi que les médecins
intervenus et Benoît Max, secrétaire de Mairie de St Bonnet.
L'ouragan de l'hiver des 8 et 9 décembre
1856 occasionne de nombreux dégâts : les pinacles du clocher emportés par la
violence du vent, dans leur chute, défoncent la toiture et la voûte de la nef
et fracassent le carrelage juste derrière le maître-autel.
Le 8 mai 1859 Le maire Alphonse Coche
annonce à son conseil que les emprunts se remboursent peu à peu et que les
dépenses de construction de l’église sont entièrement liquidées…
LA QUATRIÈME CLOCHE !
Nous vous rappelons que nous avions
jusqu’à lors trois cloches :
- la plus ancienne qui remonte à 1828
- la seconde installée entre 1828et
1840, pas de trace de la date exacte
- la troisième, offerte par la Veuve
Cartier, installée en 1840.
Nous sommes en 1879 et voilà que la
quatrième cloche baptisée « Claire-Louise » vient compléter l’accord
campanaire.
Fondue par l’entreprise Reynaud de Lyon,
elle pèse 800 kg. Elle est ornée d’une inscription tirée du psaume 150 (Un
psaume est un texte poétique extrait du Livre des Psaumes ou Psautier dans la
Bible).
« Laudate Dominum in cymbalis bene
sonantibus – Laudate eum in cymbalis jubilationis»
« Je m’appelle Claire-Louise j’ai été
bénie en l’an de notre Seigneur Jésus-Christ MDCCCLXXIX sous le pontificat de «
Saint Léon XIII », Monseigneur Fava, évêque de Grenoble, l’abbé Pierre-Etienne
Pascal, curé de Saint-Laurent, Monsieur Cusin, représentant les Bienfaiteurs.
J’ai eu pour parrain Monsieur
Louis-Vincent Coche, directeur de la Ferme-Ecole de la Bâtie (Isère), fils aîné
de Antoine-Alphonse Coche, ancien maire de la commune, décédé à 90 ans le 4
juin MDCCCLXXIX et pour marraine Jeanne-Caire Rozier, dame Edouard Coche »
Un don généreux des Chartreux s’ajoutant
aux dons des paroissiens permet :
- de remplacer l’ancien autel par un
ensemble avec retable de marbre et les quatre grands prophètes sculptés en
demi-bosse,
- de doter le chœur de ses boiseries
gothiques, la nef de sa chaire à prêcher et les chapelles latérales de précieux
pare-clos d’une rare élégance…
Voilà donc l’histoire de la
reconstruction de cette belle église et de sa paroisse du VIème siècle , une
aventure vécue par les habitants avec passion, affrontant des obstacles et des
épreuves difficiles, avec la démesure d’une obstination : celle de la foi.
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