LES GENS D'ICI 
Henri RAMBAUDI











 

 Vous ne l’avez pas reconnu ? Il s’agit d’Henri Rambaudi, qui habita sur notre commune durant des années à Clair Matin… un personnage comme on dit !

Voici l’histoire d'Henri Rambaudi (22 novembre 1922 – 16 janvier 2003), jeune boulanger de St Laurent de Mure  et grand espoir du LOU athlétisme.

Le jeune Rambaudi bénéficiait largement des conseils  d’un grand sportif reconnu, Anatole Vologe, dit Tola Vologe, lyonnais d'adoption et grande figure de la Résistance française, recevant même une lettre la veille d'un cross à Montreuil  :  navré de ne pouvoir assister à la course du jeune homme  le grand Tola y multiplie les recommandations sur les programmes d'entraînement, l'hygiène de vie, les autres coureurs...

 Trente-cinq fois international, vingt fois capitaine de l'équipe de France,Tola Vologe se classe quatrième lors des Jeux Olympiques de 1936 à Berlin derrière l'Inde, l'Allemagne et la Hollande. L'homme a plusieurs cordes à son arc, pusiqu'il était également coureur de 400 mètres, discipline dans laquelle il porta deux fois les couleurs de la France et devint champion et recordman de France, avec un temps de 3' 19''. 

Performance qui soutient largement la comparaison avec le relais français devenu champion d'Europe en salle en mars dernier (3' 06''). Vologe fut aussi international de tennis de table et était un des partenaires d’entraînement préféré du légendaire tennisman Henri Cochet.

  Rien n'est laissé au hasard. Visiblement très proches (sa lettre se termine par un « Je t'embrasse sur le museau »), Vologe n'a pas fait que soutenir sportivement Henri Rambaudi.

Contexte historique oblige, le jeune boulanger fut par trois fois réquisitionné par le STO (service du travail obligatoire) , et les trois fois Tola Vologe lui sauva la mise. Ayant des contacts avec un médecin de Grenoble, il lui fit établir d'abord deux faux certificats médicaux attestant d'un état tuberculeux.

Mais la troisième fois, devant l'urgence de la situation, Vologe activa ses réseaux afin de faire prendre le maquis à Henri dans le Vercors. Participant activement à la Résistance,  agent de liaison, il échappa notamment de peu au massacre de la grotte de la Luire, le 27 juillet 1944 !

 Extrait d’un document Association 11è cuirassiers Vercors :

« Dans le TRIEVES, les patrouilles ennemies poursuivent inlassablement leurs recherches des "Terroristes". Elles sillonnent la région et fouillent partout. Dans ces conditions, l'insécurité est telle que l'Adjudant LIOTARD décide de quitter le village de CHICHILIANNE et de trouver refuge plus au Nord. 

Mais il doit résoudre le problème des deux blessés qui se trouvent dans son groupe : Busca OSWALD et Georges GUIGNE dont l'état de santé ne lui permet pas de les emmener.

Une solution est trouvée lorsque Henri RAMBAUDI se propose de rester avec eux. Tous les trois se cachent près d'un ruisseau où ils sont ravitaillés par de braves paysans.

Les conditions de séjour prés de ce ruisseau sont particulièrement pénibles, aussi le lendemain, GUIGNE décide de tenter sa chance. Il pense pouvoir rejoindre sa famille à VIF dans l'ISERE. C'est un endroit particulièrement surveillé par la Gestapo et la soldatesque Nazie. »

 Du côté de Saint Laurent de Mure, notre Henri s’est installé comme boulanger : il adorait son métier et en a régalé certains avec son bon pain ! Beaucoup se souviennent de ses bonnes pâtisseries et brioches anciennement Rue des pavés  !

Mais saviez-vous qu’Henri Rambaudi était Résistant (bataille du Vercors en 1944) , Sportif de haut niveau, et fut élevé le 30 novembre 1985 au rang de chevalier de la Légion d'honneur ? 









 Nul doute que ses pensées s'envolèrent ce jour-là vers son ami. Éternellement reconnaissant envers son ancien mentor, il souhaita toute sa vie prénommer Anatole un éventuel fils à venir… mais il eut deux filles, pour son plus grand plaisir d’ailleurs !

Il s’engagea ensuite dans notre village comme conseiller municipal avec M. Revellin, le maire de l’époque et son premier adjoint M. Crassard.

Pour les fêtes du Patrimoine, il n’hésitait pas à s’occuper du four à pain de Poulieu, chez M. et Mme Bourgey, et on le sentait si heureux de « mettre la main à la pâte » !

Un personnage que l’on croisait souvent dans le village, toujours souriant, toujours prêt à discuter, mais pas forcément de lui !

Chapeau M. Rambaudi …

 

 

 


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