LE SAVIEZ-VOUS ?
L’ALAMBIC, UN PARFUM D’AUTREFOIS !
Avez-vous connu Joseph Perticoz ?
Il venait de St Chef s’installer avec son alambic derrière le monument aux morts, à l’entrée de la zone artisanale.
C’étaient dans les années 1990, et peut-être même avant.
Les vignerons amateurs, les retraités de la commune ou des environs apportaient leurs fruits qui avaient fermenté : cerises, prunes… ils distillaient le marc de raisin, la 3ème opération après les vendanges et le pressoir.
Aujourd’hui, ils sont de moins en moins nombreux voire rares, car les privilèges disparaissent : en France, il est interdit de fabriquer, de posséder et d’utiliser un alambic sans autorisation préalable. Chaque alambic est enregistré auprès des douanes et droits indirects.
La réglementation remonte à Napoléon 1er qui avait accordé le droit à ses vieux soldats, à leur retour, la distillation de 10 litres d’alcool pur soit 20 litres d’eau de vie (50 °) par an, sans taxes.
Des ordonnances supprimèrent en 1960 l’hérédité du privilège. A la mort du bénéficiaire les descendants devaient s’acquitter de taxes lourdes pour pouvoir distiller.
Dans la famille Perticoz, il y a aussi Serge qui a succédé à l’installation de la machine toujours au même endroit.
Les clients, retraités pour la plupart, sont de moins en moins nombreux, les vignes ne sont plus travaillées, donc ç’en est fini du vin produit sur place et la « grappe » de raisin à distiller. Il reste les fruits : prunes, poires mais moins nombreux eux aussi en raison de la sécheresse.
Il faut sept kilos de prunes qui ont fermenté, pour obtenir 1 litre d’alcool.
Les clients de Serge viennent de Saint-Laurent, Saint-Bonnet, Vénissieux, Meyzieu et sa contrée, mais aussi des communes du Nord Isère.
L’eau-de-vie que l’on nomme « gnôle » dans la région était appelée « eau de feu » pendant la guerre de 14-18. C'était un breuvage que les soldats qui partaient au combat prenaient le matin.
En 2003, les parlementaires avaient programmé l'abrogation définitive de la détaxe pour le 1er janvier 2008. L'aboutissement de près d'un demi-siècle de débats passionnés à l'Assemblée.
Dès 1954, Pierre Mendès France, alors président du Conseil, avait tenté d'annuler ce privilège afin de lutter contre le fléau de l'alcoolisme dans les campagnes. Il s'était heurté à une forte résistance des députés ruraux.
Plus d’alambic aujourd’hui, encore une vieille tradition disparue..
Alors, ne balayons pas trop vite le passé car c’est l’histoire vécue de nos anciens…
(Photo : 2012 Le Progrès)
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