LE SAVIEZ-VOUS ?

La fontaine Publique de la place 





Autrefois, c’est-à-dire bien avant que l’eau n’arrive au robinet de chaque foyer, les fontaines publiques étaient avec les puits et les cours d’eau les seuls lieux d’alimentation en eau potable.

Souvent situées au centre d’une place, elles constituaient alors un lieu majeur de la sociabilité villageoise, un lieu d’échanges, de discussions et parfois de conflits, vers lequel convergeaient principalement les ménagères et les enfants, au moins deux fois par jour, le matin et le soir.

La fontaine, autrefois symbole d’urbanisme et de civilisation, parfois de grandeur de la cité, voire d’hygiène, exigeait un investissement, en travail, en argent, payé par tous pour en assurer la pérennité

Saviez-vous que la fontaine de St Laurent de Mure, aujourd’hui placée juste devant la Mairie,  a été bâtie avec des fonds comme spécifié dans un acte notarié en 1839 dont vous nous parlerons ?

La fontaine de la place, servit depuis sa construction à désaltérer au quotidien, nombre de passagers de la route et leurs montures, troupes à pieds en manœuvre, forains, gens du voyage, ou simplement les habitants non reliés au réseau d'eau courante !

Hélas la folie destructrice n'a pas épargné ces édifices de la plus haute utilité publique …

C’était également lieu de rendez-vous de la jeunesse, à toutes les époques, des jeunes et des moins jeunes d’ailleurs !

Aujourd’hui, si les fontaines ont perdu leur usage domestique, elles n’en restent pas moins des éléments appréciés du patrimoine communal.


Le 6 Octobre 1839 Société N° 209 (extrait copie de l'acte)

« Par devant Jean Benoit Chaine Notaire à St Laurent de Mure nous soussigné, assisté des témoins  ci-après nommés ont comparu : 

 

o   Monsieur Alphonse Antoine Coche maire propriétaire 

o   Mr Antoine Chapuy propriétaire 

o   Mr Jacques Morellon propriétaire 

o   Mr Jean-Claude Gavaud marchand bijoutier 

o   Mr François Lamure limonadier 

o   Mr Jean-Baptiste Bonvallet limonadier 

o   Mr François Vivier Aubergiste 

o   Mr Jean-Pierre Vacher marchand de charbon 

o   Mr Jean-Baptiste Michel Labbé artiste littéraire 

o   Mr Joseph Papillon maître menuisier 

o   Mr François François propriétaire cultivateur 

o   Mr Jean-Marie Nicollet marchand tailleur d'habit 

o   Mr Jean Vaillet guide chantier 

o   Mr Antoine Bernard propriétaire cultivateur 

o   Mr Joseph Bouchard propiétaire cultivateur 

o   Mr Joseph Bouchon aussi propriètaire cultivateur 

o   Mr Etienne Morel également propriétaire cultivateur 

o   Mr Claude Escoffier maître maçon 

o   Mr Jean-Baptiste Livat maître menuisier 

 

Tous domiciliés à St Laurent de Mure à l'exception de Mrs Gavaud et Vacher qui sont domiciliés à  Lyon. 

Tous les susnommés voulant établir une fontaine publique pour leur utilité, de tous réunis, et ont convenu des articles suivants : 

Article 1°

Il sera fait des fouilles sur la place publique de Saint Laurent de Mure pour la recherche des eaux … à l'établissement d'une fontaine publique, cette fontaine sera au midi de la route Royale à l'angle nord-est de la propriété de Mr Coche appelée « le grand pré ».

Article 2°

L'établissement de la fontaine dont il s'agit étant agréable au comparans, ils ont déclaré faire dans l'intérêt de cet établissement. 

Article 3°

 

Mr Coche abandonnera purement et simplement pour être livré à la voie publique 

environ 1 are 17 centiares à prendre à l'angle nord-est de la terre du grand pré, pour déterminer cette contenance il sera planté deux limites, l'une au nord sur la grande route, l'autre au midi sur le  chemin tendant … la route à l'église, la limite au nord …pour séparer la contenance  abandonnée de celle restant à Mr Coche elle sera éloignée de cinquante-deux mètres de la  grande route. 

 

 

 

Le 6 Octobre 1839 Société N° 209 (extrait copie de l'acte)

 

Suite Article 3°

 

Mr Chapuy abandonne aussi purement et simplement pour être livré également à la voie publique  environ quatre vingt centiares à prendre à l'angle nord ouest de la terre verchère qu'il possède à St  Laurent de Mure appelée la Chassière.

Pour déterminer la contenance deux limites seront  également plantée, l'une au nord à quarante centimètres au couchant de l'angle sud-ouest de la  maison de Mr Lamure et l'autre au midi sur le chemin tendant de la grande route à l'église à une  distance de cinquante deux mètres de la grande route : si la fontaine ne fluerait pas les abandons  seraient considérés comme non accord.

 

Les limites qui sépareront au midi le terrain abandonné par Mr Chapuy laisseront au chemin tendant à l'église une largeur de neuf mètres quatre vingt centimètres. 

Les arbres …qui existent dans les contenances abandonnée par MM Coche et  Chapuy, sont par eux réservés et les enlèveront à première réquisition. 

Le terrain abandonné par Mr Coche est évalué vingt francs et celui abandonné par Mr Chapuy est  évalué quinze francs. 

 

Mr Morellon met en société la somme de trois cent francs 300, Mr Gavaud met en société pour lui personnellement quatre cents francs, et pour François son beau-frère cent francs, total cinq cents francs 500.

Mr Lamure met en société trois cent francs 300, Mr Bonvallet deux cent francs 200, Mr Vivier cent cinquante francs 150, Mr Vacher cent cinquante francs 150, Mr Labbé cent cinquante francs 150, Mr Papillon cent vingt cinq francs 125, Mr Nicollet cent francs 100, Mr Vaillet cent francs 100, Mr Bouchard septante cinq francs 75, Mr Bernard 0, Mr Bouchon cinquante francs 50, Mr Morel vingt francs 20, Mr Escoffier trente francs 30, Mr Livat cent francs 100, Total deux mille trois cent cinquante francs 2350.

 

Cette somme de deux mille trois cent cinquante francs sera employé aux frais de fouilles, canaux,  fournitures, agréments et travaux nécessaires pour faire fluer la fontaine dont il s'agit, elle sera  éligible en trois payement égaux, l'un sera fait quinze jours après le commencement des travaux, le  deuxième dès que la fontaine fluera et le troisième et dernier sera fait six mois après l'achèvement  des travaux. 

Article 4°

Les sociétaires seront réunis en assemblée générale, à la requête de celui qui sera le plus  diligent, et dans cette assemblée on arrêtera les mesures qu'on devra employer pour l'exécution des  travaux nécessaires pour l’établissement de la fontaine dont il s'agit. 

 

Dans la même assemblée on nommera trois syndics qui seront pris parmi les sociétaires, ces  syndics seront chargés de surveiller les travaux et de faire toutes les poursuites nécessaires pour  contraindre chaque partie au paiement du montant de la souscription. 

Article 5°

Les frais des présentes sont prélevés sur les fonds de mise en société.

Article 6°

la « surverse» ? * des eaux de la fontaine appartiendra aux sociétaires ci -dessus nommés qui arrêteront ultérieurement la totale jouissance quand à cet objet .  

Le 6 Octobre 1839 Société N° 209 (extrait copie de l'acte)

 

(PS : L’acte étant écrit manuellement, il a été difficile de relire certains mots ou expression et nous en sommes désolés)

Dont présent acte fait et passé à St Laurent de Mure dans la maison d'habitation de Mr Lamure  aujourd'hui le six octobre mille huit cent trente neuf après-midi en présence de Mr Jean Buisson  marchand boucher, Joseph Flevien maître menuisier tous deux domiciliés à St Laurent de Mure,  témoins requis. 

 

Lecture faite,  Mrs Coche, Chapuy, Morellon, Gavaud, Lamure, Bonvallet, Vivier, Vacher, Labbé,  Papillon, François, Nicollet, Morel, Escoffier, ont signé ainsi que les témoins et le notaire ...les  autres parties qui nommés séparément ont déclaré ne savoir faire. 

Antoine Bernard ci-dessus qualifié s'est retiré avant la contention du présent acte en déclarant qu'il  ne souhaitait prendre aucune part à la société dont il s'agit. 

 Acte 6 Renvoi :

 -X- Mais pour rendre autant que possible la jouissance utile aux sociétaires, .Morellon toujours présent déclare… abandonner au profit de tous les actionnaires qui en jouiront en  communauté un emplacement formant un carré de trente mètres en longueur sur 6 mètres  cinquante centimètres de largeur ; sur lequel emplacement on aura droit d'établir un réservoir qui  bordera le chemin de Satolas, cet emplacement sera pris au nord du bâtiment du dit Morellon, il est  estimé 20 francs au capital. 

 

Cet abandon est consenti dans les conditions qui suivent : 

 

Si le réservoir dont il s'agit a lieu, Morellon ne sera tenu à aucun frais d'établissement de ce réservoir, ni à aucun frais de clôture. 

2° Morellon aura le droit de se prévaloir des engrais (pris) * Par le lavoir de la serve qui pourraient être établis. 

Avant de prendre possession du terrain abandonné on sera tenu de ??  terrain de Mr Morellon, et ses murs seront mitoyens, les matériaux des anciens murs sont réservés ( * ) ceux du......*.

Expliquant que si, après son établissement, la fontaine venait à tarir, Morellon deviendrait à  nouveau propriétaire de l'emplacement abandonné, mais dans ce cas la société aurait le droit  d'enlever les matériaux en rétablissant les lieux dans leur état primitif. 

Approuvé et  Suivent les signatures des personnes concernées…

Notes du transcripteur de l'acte notarié aux archives départementale D. M : La convention concernant Mr Morellon : le « supplément » trop plein de la fontaine, situé de l'autre côté de la  route nationale, chemin de Satolas, formant l'emplacement d'un réservoir de 30 mètres sur 6 mètres  (à ne pas confondre avec l'ancien lavoir, en dessous du monument aux morts). 

 Ce réservoir était situé dans un terrain derrière la ferme Roussillon, et recevait les eaux du premier  « tout à l'égout » du village vers 1955. Un sentier descendait dans ce champ, qui était le parc aux  vaches de Mr Antonin Sibelle. 

 






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