HISTOIRE : LA CARTE DE JARDINAGE
Avoir un jardin pendant la guerre était un véritable luxe, aussi chaque mètre carré cultivable était utilisé. A la campagne les propriétaires de terrain en friche étaient sommés de les travailler ou de les louer.
Voyez ci-dessous un document original retrouvé : une carte de jardinage, du service ravitaillement de la mairie de notre village.
Des coupons détachables donnaient droits à de la semence et des graines, car à cette époque tout était rationné ! Il fallait aussi justifier du nombre de personnes vivant des produits de ce lopin de terre. Des conseils d'utilisation des semences étaient joints à cette carte.
C’est par l’ Arrêté du 25 juillet 1942 qu’il est procédé à l'institution d'une CARTE DE JARDINAGE & aux modalités de DISTRIBUTION DE SEMENCES POUR LA CAMPAGNE 1942 1943, arrêté qui paraîtra sur le Journal Officiel de la République Française le 16 août 1642.
Ce qu’il faut savoir c’est que les jardins ouvriers avaient depuis longtemps été créés par l’abbé Lemire en 1896 à travers « la Ligue du Coin de terre et du Foyer ». Les jardins individuels et « ouvriers » se multiplient durant les guerres pour subvenir aux besoins des familles.
Dès la fin du conflit, le nombre de jardins diminue. Mais on peut supposer que leur contribution à l’effort de guerre est à l’origine de la loi du 26 juillet 1952 qui porte codification de la législation des jardins appelés désormais « jardins familiaux ». Pour vous donner une idée, le nombre de jardins ouvriers passe ainsi de 75 000 en 1939 à 250 000 en 1943, l’année la plus représentative, et ceci sans prendre en compte les jardins industriels et les jardins individuels.
L’abbé Lemire, personnage peu connu, mais député et maire d'Hazebrouck (Nord) au début du XXe siècle, a été un précurseur du catholicisme social. Il a notamment été l’initiateur de réformes telles que le repos hebdomadaire dominical, les allocations familiales, la réglementation de la durée du temps de travail, celle du travail de nuit, ou encore la création d’un ministère du travail.
Pour fêter le 100e anniversaire des jardins ouvriers en 1996, une rose « Abbé-Lemire », qu’on peut admirer dans les jardins de l’Élysée et au jardin botanique de Monaco, a été créée pour l’occasion.
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