DAUPHINÉ ET PROTESTANTISME




Si les liens entre protestantisme et Dauphiné ne sautent pas aux yeux (comparativement aux Cévennes par exemple), il suffit de faire quelques recherches pour se rendre compte que nous devons au Dauphiné quelques figures marquantes du protestantisme, personnages qui ont rayonné pas seulement dans le Dauphiné, mais aussi en France et au-delà de nos frontières, et parmi eux, Lesdiguières (1543-1626),
Lesdiguières était en effet un chef de guerre et un huguenot du Dauphiné. Or le protestantisme dans cette région n’est pas si connu.
La violence en Dauphiné commence en avril 1562. Le lieutenant du roi, La Motte-Gondrin, est massacré et pendu par les « huguenots » du baron des Adrets le 25 avril 1562 à Valence. Celui-ci sème la terreur, entre la vallée du Rhône, Grenoble et Grande Chartreuse, entre avril et juin 1562.
D’autre part, trois vagues d’iconoclasme touchent le Dauphiné en 1560, 1562, 1567, notamment dans une dizaine de villes de la province, mais également dans les églises de campagne, comme en Haut-Oisans. Grenoble est huguenot durant quelques mois à partir d’avril 1563 ; le faubourg sud-est, dit Très Cloîtres, est alors le lieu d’implantation du premier temple.
Lors de la Saint-Barthélemy fin août et septembre 1572, le Dauphiné est préservé de la violence : le lieutenant du roi, le baron Bertrand Simiane de Gordes applique l’édit de Saint-Germain, avec l’accord du parlement, et non l’ordre du roi. Mais un premier mouvement d’exil et de conversion au catholicisme est notable tant à Grenoble qu’en Oisans.
François de Bonne, duc de Lesdiguières, devait acquérir Saint-Laurent de Mure et Quincieu. Pendant les guerres de religion, il est le « renard des Alpes », aguerri dans la petite guerre mobile et rapide des embuscades en montagne.
À partir du Haut-Dauphiné, bastion fortifié huguenot, il conquiert Grenoble, le 22 décembre 1590, après plusieurs tentatives. Il continue les guerres contre la Savoie. Son protestantisme est moins affirmé : s’il aide les réformés, paye des régents et des pasteurs, entre son château de Vizille et de Montélimar, il soutient également les catholiques dans leur Contre-Réforme.
Converti au catholicisme, Fidèle à son roi, il gravit les échelons du pouvoir : nommé gouverneur de Grenoble en mars 1591, conseiller d'État le 6 septembre 1595, commandant en Provence fin septembre 1595, lieutenant général en Dauphiné en octobre 1597 , il devient maréchal de France le 27 septembre 1609.
Il devient le dernier connétable de France. Les descendants de François de Lesdiguières vendirent à Monsieur François Olivier de Senozan de Virille (1678/1740), Marquis de Rosny, la forêt de Planaize, Colombier et Saint-Laurent .

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