CÉLÉBRATION DU SOUVENIR ! 26 août 2021 !

Notre équipe s'est rendue ce matin dans la chapelle de POULIEU, où une célébration d'anniversaire en hommage à l'épisode qui s'est déroulé à St Laurent de Mure durant la 2ème guerre mondiale, s'est déroulée en présence de quelques Laurentinois et paroissiens : les habitants du village ayant été épargnés par les troupes allemandes grâce notamment à l'intervention du maire de l'époque Marcel BACONNIER !
A l'époque, le chanoine curé du village, Eugénie GUILLET, avait vu en cet évènement l'intercession de la Vierge Marie, et s'était promis de célébrer chaque année, une messe afin de se souvenir et de rendre grâce à Marie.
Cette "tradition" s'est perpétrée de nombreuses fois depuis, a été parfois oubliée... et c'est un juste retour des choses de s'en souvenir aujourd'hui et de perpétrer le voeu du chanoine Guillet.
Rappel de l'évènement :
Le 25 août, vers 16 heures, une patrouille cycliste allemande de trois hommes venue en reconnaissance se heurte à un groupe de FFI : Les Forces françaises de l'intérieur (FFI) sont le résultat de la fusion, au 1er février 1944 , des principaux groupements militaires de la Résistance intérieure française qui s'étaient constitués dans la France occupée (Armée Secrète, groupes francs, Francs-Tireurs et Partisans, etc.).
Deux Allemands sont abattus dans l’actuelle rue des Quatre-Fontaines à St Bonnet de Mure, tandis que le troisième s’échappe et peut repartir en direction de Lyon pour donner l’alerte !
Dans un premier temps, les deux soldats sont déposés dans une tranchée à St Laurent de Mure au bord de la RN6. Mais, par décision du Maire, ils sont ensuite déplacés sur Saint Bonnet avant d’être pris en charge par des Allemands à proximité.
Vers 21 heures, une colonne ennemie rentre sur Saint Laurent après avoir tiré des coups de canon sur Saint Bonnet et incendié la ferme Bonnet (80 RN6). Les premiers obus avaient été tirés de Mi-Plaine : on a pensé que le clocher de l’église de St Bonnet était visé, l’un des obus passa à droite, l’autre à gauche, pour finir dans le clos du couvent de la Visitation
Les hommes du village sont enfermés dans le garage Armanet qui se trouvait à l’époque sur le côté Est de l’hôtel de Savoie.
Au passage, les Allemands avaient fouillé la ferme Lapérette (située au fond d’une allée d’arbres à l’ouest du magasin Lidl), à 1 km environ de St Bonnet. Ils avaient arrêté M. Mme Lapérette et leur fils, les obligeant à marcher en tête de leur colonne.
A 22 heures, M. Lapérette, accompagné de deux soldats allemands, vint appeler le Maire en lui disant que « les autorités allemandes le réclamaient ! »
Après avoir convoqué le maire à l’hôtel de Savoie, Marcel BACONNIER, le capitaine allemand lui dit :
« Demain à 6 heures, tous les hommes de la commune doivent être rassemblés là devant. Si l’ordre n’est pas totalement exécuté, des gens seront fusillés et le village incendié »…
… Afin de gagner du temps, le Maire demande que le délai soit fixé à 7 heures et obtient 6h30 non sans mal après que le Lieutenant le rejeta brutalement sur le tas de paille que le Capitaine allemand avait fait apporter la veille pour s’y coucher. (....)
Vers les premières heures du matin, Le capitaine allemand fit demander à Messieurs Ferrand et Copy qui avaient été retenus en otages dans le garage de Monsieur Armanet de lui procurer 100 litres de café pour ses hommes, ajoutant que si cela était fait « des hommes seront libres ».
Inutile de dire avec quel empressement nos deux villageois se mirent à la besogne !!
Vers 5h45, après des adieux émouvants aux leurs, le Maire et son fils descendirent au rassemblement, se demandant mutuellement s’ils ne vivaient pas leurs derniers moments ensemble.
Vers 6h30 un Allemand parlant très mal le français vint demander au Maire si « l’Apothicaire » était depuis longtemps dans la commune. Faisant semblant de ne pas comprendre le mot « apothicaire », le Maire fut saisi d’une nouvelle angoisse : en effet, le pharmacien, M. WEILL, était juif et il craignit que malgré les faux papiers en sa possession, les allemands découvrent la vérité ! Finalement, cette question n’eut pas de suite …
Vers 7h15, un peloton d’une trentaine d’hommes, mitraillette au poing, se met en place devant le magasin d’alimentation.
A 7h30, les hommes retenus dans le garage et d’autres, 71 personnes au total, sont présents ainsi que le maire et son fils ! chacun d’entre eux s’attendait à être désigné pour sortir du rang et se faire mitrailler… l’interprète traduisit alors la décision que l’officier allemand venait de lui dicter :
« Pour cette fois, vous êtes libres ! Mais la prochaine fois, il faudra tirer sur le maquis ».

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